Résumé des principaux vaccins offerts en grossesse

Vous retrouverez ici les fiches des différents vaccins proposés durant la grossesse. Consultez aussi notre section sur le choix éclairé

Recommandations

Le Programme d’Immunisation du Québec spécifie que ce vaccin devrait être offert aux personnes enceintes aux 2e et 3e trimestres et seulement au premier trimestre à celles enceintes ayant des facteurs de risque tels que troubles cardiaques, pulmonaires dont l’asthme, diabète, IMC de 40 et plus. Voir la liste complète ici  

Les recommandations canadiennes : le vaccin antigrippal devrait être offert à toutes les personnes enceintes à n’importe quel stade de la grossesse pour les protéger contre la morbidité et la mortalité liées à la grippe ainsi que pour diminuer la mortalité infantile. Le vaccin devrait être également proposé à tous les membres du foyer. Le vaccin intranasal est contre-indiqué aux personnes enceintes. En post-partum intranasal ou injectable est approprié. Les anticorps passent par le lait maternel et le placenta et confèrent une protection au bébé durant les premiers mois. L’efficacité est d’environ 60% contre la grippe A (H1N1).

Outil pour voir l’efficacité des vaccins anti-grippaux pour l’année en cours

Effets de la maladie

Les personnes enceintes ne sont pas plus susceptibles de contracter la grippe, mais elles sont plus vulnérables à ses effets, surtout au cours des deuxième et troisième trimestres. Certaines études suggèrent que les fœtus présentent un risque accru de naître prématurés, d’avoir un faible poids à la naissance ou de subir des effets négatifs sur leur développement en cas de fièvre maternelle pendant le premier trimestre. Davantage d’hospitalisations chez les personnes enceintes atteintes de la grippe aux deuxième et troisième trimestres. La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC) affirme que les personnes enceintes risquent davantage de subir de graves complications liées à la grippe. 

Risques du vaccin

Fréquents : Effets locaux : douleurs au site d’injection, rougeur au site injection Systémique : mal de tête, douleurs musculaires, fatigue
Rares : convulsions
Très rares : anaphylaxie, Guillain-BarréLes dernières études ne démontrent pas d’augmentation de fausse couche ou de mortinaissance avec le vaccin de la grippe.

Références

Recommandations

La SOGC (2018) recommande que les personnes enceintes présentant un risque élevé de contracter l’hépatite B pendant la grossesse se voient proposer une série de vaccins recombinants contre l’hépatite B, qui ne sont pas contre-indiqués pendant la grossesse. 

Les personnes enceintes à haut risque sont celles :

  • ayant eu plus d’un partenaire sexuel au cours des six derniers mois
  • traitées durant la grossesse pour une ITS
  • ayant utilisé récemment ou actuellement des drogues injectables
  • ayant été exposées à un partenaire atteint d’une infection connue à l’hépatite B
  • incarcérées
  • les travailleurs du domaine de la santé
  • contacts familiaux de personnes infectées par l’hépatite B

Effets de la maladie

Il y a une augmentation de la mortalité maternelle et périnatale associée à l’infection par le virus de l’hépatite B pendant la grossesse. Le décollement placentaire, l’accouchement prématuré, l’hypertension gestationnelle et le retard de croissance fœtale ont été associés au VHB chronique pendant la grossesse. Le VHB chronique pendant la grossesse augmente le risque de progression vers la cirrhose.

Une infection VHB aiguë chez la personne enceinte lors de la naissance peut mener à une infection chronique chez le bébé. Administrer le vaccin au bébé et des immunoglobulines durant les 12 heures après la naissance peut prévenir la transmission.

Risques du vaccin

Chez moins de 10 % des personnes : 

  • Effets locaux : rougeur au site d’injection
  • Systémique : maux de tête, irritabilité, fatigue

Bien que certains aient déclaré avoir observé des effets secondaires graves et l’apparition de maladies chroniques (syndrome de fatigue chronique, sclérose en plaques, syndrome de Guillain-Barré, arthrite rhumatoïde, la mort subite du nourrisson, etc.) à l’issue de l’administration du vaccin HB, les différentes études effectuées n’ont pas révélé de lien causal. Contre-indiqué si historique d’anaphylaxie à une composante du vaccin.

Références

Recommandations

La vaccination contre la COVID-19 est recommandée à tout trimestre de la grossesse et pendant l’allaitement. L’indication principale est la protection maternelle.

On privilégie les vaccins à ARNm pendant la grossesse puisque les données sur l’innocuité et l’efficacité pendant la grossesse sont plus abondantes pour ces vaccins, mais tous les vaccins contre la COVID  peuvent être administrés. La série primaire représente les 2 premiers vaccins reçus et est recommandée pour toutes les personnes enceintes.

Les doses des vaccins contre la COVID-19 reçues après avoir terminé la série primaire sont appelées doses de rappel. Les doses de rappel augmentent la protection offerte par une série primaire, car cette protection pourrait diminuer avec le temps. Les doses suivantes sont les doses de rappel et doivent être administrées au moins 6 mois après la dose primaire ou l’infection précédente.

Les vaccins à ARNm bivalents contre la COVID-19 contenant le variant Omicron restent les produits de rappel préférés. Les données probantes à ce jour montrent que l’efficacité est plus grande chez les personnes ayant une immunité hybride (vaccination et avoir été atteint de la maladie).

Une dose de rappel pour tous les adultes de 65 ans et plus et les personnes de 5 à 64 ans qui présentent un risque accru de maladie sévère en raison de la COVID-19 a été offerte à l’automne 2022 et le sera à nouveau au printemps 2023. Les personnes enceintes sont considérées comme présentant un risque accru. Les provinces et les territoires conçoivent et mettent en œuvre leurs propres programmes de vaccination.

Par conséquent, les recommandations liées à la vaccination, y compris le moment de la vaccination et les vaccins proposés peuvent varier d’une région à l’autre.

Effets de la maladie

Risque accru de morbidité associée à la COVID-19, augmentation des hospitalisations, admissions aux soins intensifs et de recours à la ventilation. Davantage d’incidence de naissance pré-terme.

Risques du vaccin

Les données indiquent de manière systématique que les vaccins à ARNm contre la COVID-19 ne provoquent pas de complications de grossesse et n’ont aucun effet indésirable sur le lait maternel (données provenant de centaines de milliers de personnes enceintes dans le monde).

Les personnes enceintes présentent les mêmes taux d’effets locaux et systémiques que le grand public, ce qui comprend les effets légers ou modérés :

  • Douleur au point d’injection
  • Maux de tête
  • Rougeur ou enflure au point d’injection
  • Douleurs musculaires
  • Frissons

Rare : myocardite, paralysie de Bell

Il est possible de consulter directement les monographies d’un vaccin spécifique comme celui de Pfizer

Dans la monographie il est indiqué que la sécurité et l’efficacité durant la grossesse n’a pas encore été établie mais que les études chez les animaux ne démontrent pas de danger durant la grossesse. Il est aussi indiqué que l’excrétion dans le lait durant l’allaitement n’a pas été déterminée.

Références

Recommandations

La vaccination contre la diphtérie, coqueluche et tétanos (dcaT) devrait être offerte à toutes les personnes enceintes à chaque grossesse, quels que soient leurs antécédents de vaccination, comme moyen de protéger le bébé contre la coqueluche.

Le Conseil consultatif national de l’immunisation recommande la vaccination entre 27 et 32 ​​semaines; la SOGC recommande le dcaT entre 21 et 32 ​​semaines. Le vaccin peut être donné jusqu’à la fin de la grossesse s’il n’a pas été donné avant 33 semaines de gestation (PIC). Il faut 4 semaines au corps pour maximiser le titrage d’anticorps contre la coqueluche. 

L’immunisation entre les 13e et 26e semaines pourrait aussi être envisagée dans certaines situations (p. ex., grossesses à risque accru d’accouchement prématuré) afin de permettre une exposition placentaire plus longue à des titres d’anticorps plus élevés et une maximisation du transfert d’anticorps. Bien qu’il soit préférable que l’immunisation soit administrée suffisamment de temps avant la naissance (c.-à-d. quatre semaines). Toute personne ayant un contact étroit avec le bébé (par exemple: partenaire, membres du foyer) devrait également se faire vacciner dans la même période de temps.

Effets de la maladie

Les bébés non vaccinés ou dont la mère n’a pas été vacciné sont les plus à risques. Ils peuvent souffrir de complications graves, comme une pneumonie, un collapsus pulmonaire, des saignements oculaires et entre le crâne et le cerveau, des convulsions, des lésions cérébrales, des hernies et la mort.

Les bébés prématurés sont à risque encore plus grand de décès s’ils sont exposés à la coqueluche. D’où l’avantage de faire la vaccination dès 26 semaines pour s’assurer de protéger ceux qui naîtront trop tôt. La vaccination des femme enceintes réduit environ 90 % des hospitalisations (9 sur 10) et 95 % des décès (19 sur 20) liés à la coqueluche chez les enfants de moins de 3 mois.

Au Canada, entre 2006 et 2015, le taux d’hospitalisation pour la coqueluche chez les bébés de moins d’un an était de 33,6 cas pour 100 000 personnes (soit 0,00034 %), contre moins d’une personne pour 100 000 dans la population générale (0,00001 %). (Informations tirées directement de : Introduction aux vaccins, CAM)

Risques du vaccin

  • Rougeur et réactions au site d’injection
  • Malgré une première analyse rapportant un risque relatif faible d’augmentation de chorioamniotite après le vaccin, les recherches subséquentes n’ont pas démontré de lien de causalité entre la vaccination dcaT et la chorioamniotite. Aucune autre complication n’a été démontrée.

Références

Recommandations

L’immunité contre la rubéole peut être supposée s’il existe des documents attestant qu’un individu a reçu une dose d’un vaccin contre la rubéole (par exemple, ROR) après l’âge de 12 mois, une maladie confirmée en laboratoire ou des preuves d’immunité en laboratoire. 

Aucun vaccin supplémentaire contre la rubéole n’est requis après l’accouchement pour les clientes qui répondent aux critères ci-dessus, même s’il n’y a pas d’IgG rubéolique détectable par les tests conventionnels.

Si la vaccination après 12 mois ne peut être confirmée par des documents et qu’il n’y a aucune preuve sérologique d’immunité ou de maladie confirmée en laboratoire, un rappel du vaccin contre la rubéole pendant la période post-partum est considéré comme la meilleure pratique. La SOGC conseille de retarder la vaccination contre la rubéole si le client a reçu de l’immunoglobuline Rh ou d’autres produits sanguins. Le vaccin ne devrait pas être administré durant la grossesse, car c’est un vaccin vivant atténué.

Effets de la maladie

L’atteinte chez le bébé variera selon le moment auquel la mère est infectée par la maladie.

L’atteinte, particulièrement dans le premier trimestre, peut mener à la rubéole congénitale et peut inclure retard de croissance, microcéphalie, surdité, cataractes, problèmes cardiaques, dommage à la rate et au foie. Il y a également une augmentation de l’incidence de fausse couche, accouchement pré terme et mort in utéro.

Risques du vaccin

N’est pas administré durant la grossesse ou durant le mois précédent la grossesse dû au risque théorique de la transmission de la maladie au foetus. Aucun cas de cette transmission n’a été rapporté. Cependant, dans certaines situations où les avantages potentiels du vaccin RRO peuvent l’emporter sur les risques, comme durant une éclosion de rougeole ou de rubéole, il est possible d’envisager la vaccination selon les recommandations des responsables de la santé publique.

Effets secondaires : Fièvre, irritabilité, léger gonflement des glandes (ganglions lymphatiques), éruption semblable à la rougeole, urticaire, fatigue, mal de gorge, étourdissements, maux de tête, nausées, vomissements, diarrhée, courbatures, toux, nez qui coule, fatigue.

Références

Recommandations

L’immunisation contre la varicelle est recommandée en pré-conception. Éviter une grossesse pendant au moins 4 semaines après avoir reçu le vaccin monovalent contre la varicelle. Durant la grossesse, le statut d’immunité à la varicelle doit être obtenu suite soit à l’historique d’une infection antérieure ou la confirmation de vaccins reçus contre la varicelle (2 doses).  En cas de doute ou si une personne ne le sait pas : offrir une prise de sang pour évaluer si la personne est immunisée.

Une personne enceinte qui n’a pas eu la maladie ou qui n’a pas été vaccinée, est à risque de contracter la varicelle lorsqu’elle travaille auprès des enfants ou si elle a des enfants non-immunisés à la maison. Depuis que la vaccination contre la varicelle fait partie du calendrier régulier d’immunisation des enfants du Québec, cette maladie est beaucoup moins fréquente, mais elle peut survenir à n’importe quel moment de l’année, particulièrement chez les enfants.

Pour une personne non immunisée : expliquer les risques de la maladie pour la personne enceinte et le bébé. Éviter les contacts infectieux. Si un contact avec une personne infectée par la varicelle a lieu chez une personne enceinte non-immunisé ou dont on ne connaît pas le statut immunitaire : prise de sang urgente et immunoglobuline si non immunisée ou si les résultats de la prise de sang ne peuvent pas être reçus en moins de 96 heures. Les immunoglobulines doivent idéalement être données dans les 96 heures suivant l’exposition.

Le vaccin ne devrait pas être donné durant la grossesse, mais s’il est reçu par inadvertance il n’est pas nécessaire d’offrir une interruption de grossesse. Il pose un risque théorique pour le fœtus. Toutefois, rien n’indique que ce vaccin comporte un risque tératogène. Il est recommandé de le donner en post-partum. Il est recommandé également que les autres personnes qui habitent avec le nouveau-né soient également immunisées contre la varicelle.

Effets de la maladie

Parmi les personnes considérées à risque de complications sévères on retrouve les femmes enceintes, les bébés nés à moins de 28 semaines, les nouveau-nés dont la mère a développé la varicelle dans les 5 jours précédant l’accouchement ou dans les 48 heures qui l’ont suivi ainsi que les personnes immunodéprimées.

Chez la personne enceinte

  • Risque d’atteinte pulmonaire plus sévère particulièrement au troisième trimestre

Chez le bébé

  • Risque de varicelle congénitale avant la 28ième semaine (moins de 2% de chance).
  • La varicelle congénitale peut entraîner retard de croissance, malformations des yeux et problèmes cérébraux.
  • Risque de 1% de faire un zona dans les premières années de vie.

Si infection à lieu dans les 5 jours avant la naissance ou dans les 2 jours après: risque de varicelle néonatale grave: broncho-pneumopathie, ulcérations digestives, méningo-encéphalite, hépatite (mortalité de 30 % réduite à 7 % depuis les traitements)

À l’époque où le vaccin n’existait pas, il y avait environ 350 000 cas de varicelle au Canada et entre 1 500 et 2 000 hospitalisations liées à la varicelle chaque année au Canada. Principalement chez les enfants en bonne santé en bas de 12 ans.

Risques du vaccin

Le vaccin peut être administré seul (monovalent) ou en combinaison (conjugué) avec celui de la rougeole, rubéole, oreillon. Le vaccin privilégié chez l’adulte et en post-partum est le vaccin monovalent.

Fréquents

  • Douleur, rougeur au site d’injection.
  • Boutons semblables à ceux de la varicelle au site  d’injection ou ailleurs sur le corps.
  • Ces boutons sont peu contagieux et guérissent rapidement

Très rares

  • Convulsions fébriles chez le jeune enfant (12-23 mois lors de l’administration du vaccin combiné).

Références

Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, No. 274. Management of Varicella Infection (Chickenpox) in Pregnancy, Récupéré de https://www.jogc.com/article/S1701-2163(18)30497-3/fulltext le 24 avril 2023

Gouvernement du Canada, Vaccin contre la varicelle : Guide canadien d’immunisation. Récupéré de https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/vie-saine/guide-canadien-immunisation-partie-4-agents-immunisation-active/page-24-vaccin-contre-varicelle.html, le 24 avril 2023

Réseau périnatal de Champagne-Ardenne, Varicelle-Grossesse-Nouveau-Né, Récupéré de https://reseaux-sante-ca.org/IMG/pdf/protocole_varicelle_grossesse_nouveau_ne_vd.pdf le 24 avril 2023