Interruption de grossesse

Cette section vise à fournir de l’information entourant l’interruption de grossesse, en soutien à de l’intégration des soins complets en avortement offerts par les sages-femmes au Québec, suite à l’avis de l’Ordre des Sages-Femmes du Québec émis en ce sens.

Consultez tous nos onglets au sujet de l’interruption de grossesse:

L’importance d’utiliser les bons mots quand on parle d’avortement : quel vocabulaire utiliser?

Il est préférable de parler d’interruption de grossesse (IG) ou d’avortement.

Les expressions « interruption volontaire de grossesse » (IVG) et « interruption médicale de grossesse » (IMG) sont à proscrire, car elles contribuent à la stigmatisation de l’avortement. Elles impliquent que certains types d’avortements seraient plus justifiés par le milieu médical que d’autres, alors que toutes les raisons d’avoir un avortement sont valides.

De plus, le fait de parler d’interruption médicale peut impliquer que l’IG se déroule en milieu médical, alors qu’on sait désormais qu’il est sécuritaire d’avoir recours à des avortements hors milieu médical, comme dans le cas des interruptions de grossesse par médicaments qui peuvent se dérouler à domicile. Cette expression n’est pas spécifique; elle peut aussi être confondue avec une interruption de grossesse par médicaments.

Bien que le terme avortement soit couramment accepté, le RSFQ privilégie l’utilisation de l’expression « interruption de grossesse », car celle-ci englobe toutes les grossesses interrompues, que ce soit de façon provoquée ou spontanée. On évite donc de faire une distinction entre avortement (généralement provoqué, si on ne spécifie pas qu’il est spontané) et fausse-couche. Le terme « avortement » est celui qui est le plus souvent utilisé dans le contexte de la lutte aux droits à l’avortement, mais il peut porter une connotation négative ou lourde pour certaines personnes lorsqu’il est associé à leurs propres soins de santé.

Comment parler des différents types d'avortement?

Selon la Society of Family Planning (SFP), on devrait parler d’interruption de grossesse médicamenteuse ou par médicaments, pour tout type d’IG dont l’agent abortif est un ou des médicaments (incluant avec misoprostol seul ou en combinaison avec la mifépristone).

Pour les IG faites à l’aide d’instruments, que ce soit par aspiration (manuelle ou électrique, avec ou sans dilatation préalable) ou par dilatation et évacuation, la SFP recommande de parler d’IG procédurale ou par procédure. Ce type d’avortement est souvent référé comme « avortement chirurgical ». Cette dénomination est problématique, car elle laisse croire que cette intervention consiste en une chirurgie ou requiert des incisions, ce qui n’est pas le cas. De plus, plusieurs professionnel·le·s autres que des chirurgien·ne·s sont habilité·e·s à pratiquer les avortements procéduraux, et il n’est pas nécessaire d’être en salle de chirurgie pour ce faire au premier trimestre. En utilisant l’expression plus neutre d’avortement par procédure, on évite de créer un sentiment de peur chez les personnes requérant des soins en avortement, car le terme chirurgical a tendance à alimenter la fausse croyance que l’avortement comporte des risques importants. Cette formulation a également l’avantage d’inclure les IG à tous les trimestres.

L’expression « avortement par instruments » désigne également le même type d’avortement, et est encore utilisée par beaucoup de cliniques et de professionnel·le·s. Cependant, cette appellation ne dit pas vraiment plus de quoi il s’agit, et suscite une fausse image pouvant laisser croire que plusieurs instruments métalliques sont nécessaires à la procédure, alors que ce n’est pas nécessairement le cas. Nous tenterons donc d’éviter cette terminologie.

Le désavantage de l’expression « avortement procédural » est qu’elle n’est pas vraiment spécifique non plus. Il s’agirait également d’un anglicisme. Pour remédier à ces problèmes, on peut choisir de faire la distinction entre les interruptions de grossesse pour chaque trimestre. Au 1er trimestre, le type d’avortement procédural approprié est un avortement par aspiration. Pour le 2e et le 3e trimestre, il s’agit d’avortement par dilatation et évacuation. Cette terminologie permet de mieux décrire ce en quoi consistent ces interruptions de grossesse.

Même si elle persiste dans le vocabulaire de certain·e·s prestataires de soins, l’expression « dilatation et curetage » (D/C) n’est plus d’actualité, car les études ne permettent pas de justifier son utilisation. En effet, il n’est plus recommandé d’avoir recours à la curette tranchante pour gratter le fond utérin, que ce soit en tant que méthode d’avortement en soi ou pour « compléter » l’avortement après l’aspiration, car aucun bénéfice supplémentaire y a été associé comparativement à l’aspiration seule, et que le curetage provoque davantage de douleurs (OMS, SOGC).