Hésitation vaccinale
Chaque année, selon l’OMS, la vaccination permet d’éviter 3,5 à 5 millions de décès dus à des maladies telles que la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la grippe et la rougeole. En 2019, l’OMS désignait la réticence à la vaccination comme l’une des grandes menaces pour la santé mondiale.
Ces réticences peuvent provenir de la désinformation et la méfiance envers les lobby pharmaceutiques, des professionnel.le.s de la santé et également de l’influence d’événements historiques colonialistes.
Inégalités en termes d’accès aux ressources
Les systèmes d’oppression ont un impact négatif sur la santé et le bien-être des personnes. Certaines personnes autochtones, noires ou racisées vivent des traumas intergénérationnels liés à des pratiques de soins ou des espaces cliniques et pourraient refuser d’y accéder.
Les déterminants sociaux de la santé dont l’accès aux soins de santé, à un logement et un revenu adéquat, affectent le niveau de santé. Ils s’inscrivent dans un contexte socio-économique et politique marqué par des iniquités et des injustices. Plusieurs vivent dans un contexte de pauvreté, d’insécurité alimentaire ou dans des conditions de logement précaires, ce qui accentue la vulnérabilité en matière de santé, étant plus susceptibles d’être malades ou et de souffrir de complications graves.
De plus, elles se heurtent au racisme systémique, à de la discrimination de genre et à des professionnel.les qui ne sont pas adéquatement formés. Selon l’étude française Santé LGBTQ : les minorités de genre et de sexualité face aux soins, publiée aux Éditions du bord de l’eau en 2020, plus d’une personne sur deux de la communauté LGBTQ+ s’est déjà sentie discriminée dans son parcours de soins. Un exemple récent de racisme systémique et de discrimination est le décès de Joyce Echaquan, une Atikamekw de Manawan au Quebec. Son décès est attribuable au traitement injuste reçu de la part d’employés de la santé le 28 septembre 2020.
L’intersection des déterminants de la santé doit également être prise en compte. En effet, les différents systèmes d’oppression s’articulent et se renforcent mutuellement : classe, genre, handicap, âge, origine ethnique, orientation sexuelle, etc. Par exemple, une personne handicapée et également demandeur d’asile fera face à davantage d’obstacles en termes d’accès aux soins de santé.
Se doter d’une formation en approche axée sur la reconnaissance des traumas et en sécurisation culturelle permet de développer une stratégie de communication personnalisée, adaptée et sécurisante, favorisant le choix éclairé, entre autres lorsque le sujet de la vaccination est abordé.
Une autre avenue de changement est de soutenir des organismes et des personnes qui travaillent à faire reconnaître formellement les préjudices commis par la santé publique et les systèmes de santé.
Barrières d’accessibilité
On retrouve des barrières d’accessibilité : économiques (coût de l’intervention, du déplacement, temps d’absence du travail), géographiques (éloignement du lieu, heure du service) et culturelles (langue, audio-visuel).
Plusieurs initiatives peuvent être entreprises pour contrer les barrières comme des cliniques mobiles, du matériel visuel en images et dans plusieurs langues, la présence d’interprètes, l’implication des leaders d’une communauté. Offrir davantage de services de vaccination communautaires peut également faciliter l’accès aux vaccins, car plusieurs personnes souhaitent spécifiquement éviter les milieux hospitaliers/cliniques. Un exemple d’une communauté de sage-femme qui s’est mobilisé pour fournir des vaccins à leur communauté est Seventh Generation Midwives à Toronto. Durant la pandémie, un programme de vaccination à domicile a été mis en place pour les Autochtones et leur famille.
Une autre barrière est la dynamique du marché mondial des vaccins qui n’est pas propice au développement, à l’approvisionnement et à l’accès aux vaccins. Les vaccins auxquels l’OMS a accordé la priorité ne sont souvent pas développés en raison du potentiel de profit limité. Le manque de transparence des compagnies pharmaceutiques et l’inégalité mondiale en termes d’accès aux vaccins accentuent les disparités en termes de santé.