Voici quelques uns des mythes les plus communs entourant l’interruption de grossesse. Travaillons ensemble à défaire les croyances erronées ou qui ne sont plus d’actualité, afin de renforcer l’accessibilité à l’avortement pour toutes les personnes pouvant tomber enceintes!
Mythe #1: Il faut absolument passer une échographie avant de se faire avorter.
C’est faux! Il n’est pas toujours nécessaire de passer une échographie pelvienne avant d’avoir un avortement. L’important est de savoir l’âge gestationnel pour être en mesure de recevoir les soins appropriés. Ceci peut être connu entre autres avec la date de vos dernières menstruations ou avec la date de la conception. Si l’âge de votre grossesse est incertaine, votre sage-femme pourrait vous demander de passer une échographie, selon son jugement clinique.
Mythe #2: Il y a une limite dans l'âge gestationnel pour avoir un avortement.
Au Canada, il n’y a aucune limite légale de moment dans la grossesse où l’avortement n’est plus permis. Cependant, plus on avance dans la grossesse, et plus les soins requis seront spécialisés, et donc offerts par un moins grand nombre de professionnel·le·s. Ainsi, il faut parfois se déplacer dans un grand centre pour avoir accès à des soins en avortement au 2e et au 3e trimestre.
Certain·e·s professionnel·le·s de la santé peuvent refuser d’offrir des soins en avortement, si ceux-ci entrent en contradiction avec leurs convictions morales ou religieuses, en invoquant ce qu’on appelle l’objection de conscience. Cependant, la loi prévoit que la personne invoquant l’objection de conscience a l’obligation de référer à un·e collègue en mesure de fournir les soins nécessaires, comme expliqué par le Collège des médecins du Québec dans ce document.
Mythe #3: Les avortements comportent beaucoup de risques.
Lorsqu’ils sont réalisés avec l’aide d’un·e professionnel·le compétent·e, les avortements sont des procédures peu complexes et dont les complications sont rares (OMS, 2022). Selon SOS Grossesse, le taux de complications des interruptions de grossesses au Canada est de l’ordre de 1%. En fait, selon cette étude menée aux États-Unis, on serait 14 fois plus susceptible de décéder d’un accouchement que d’un avortement. De plus, les avortements faits de façon sécuritaire ne causent pas d’infertilité.
Mythe #4: Le fait de légaliser l'avortement fait en sorte que davantage de personnes auront recours à une interruption de grossesse.
En fait, les avortements ont toujours eu lieu, et auront toujours lieu. Il s’agit d’un soin de santé primaire et essentiel faisant partie des soins de santé sexuelle et reproductive.
Selon l’OMS, ayant analysé plusieurs études sur le sujet, la pénalisation de l’avortement retarde l’accès, mais ne dissuade pas les personnes souhaitant avoir recours à une interruption de grossesse. Autant d’avortements ont lieu, mais la pénalisation mène à davantage d’avortements illégaux, risqués, et ayant lieu plus tard dans le grossesse, soit au 2e et au 3e trimestre de grossesse. Les femmes et les personnes enceintes qui y ont recours vivent davantage de détresse et de stigmatisation.
De plus, les coûts financiers pour la société de pénaliser l’avortement sont non négligeables. Toujours selon l’OMS, traiter les complications liées à une interruption de grossesse provoquée de façon non sécurisée (c’est-à-dire, sans avoir recours à un·e professionnel·le de la santé qualifié·e) engendre beaucoup plus de coûts que de fournir des soins liés à l’avortement de qualité et accessibles.
Mythe #5: Pour avoir recours à une interruption de grossesse, je dois expliquer mes raisons à ma·mon professionnel·le de la santé, et je dois explorer avec elle·lui les autres options qui s'offrent à moi.
Une personne enceinte n’a pas à justifier pourquoi elle demande un avortement. Votre professionnel·le de la santé voudra probablement vous offrir son écoute, et pourrait vous demander si vous souhaitez discuter des raisons qui vous mènent à une interruption de grossesse. Cependant, vous ne devriez jamais avoir l’obligation de divulguer vos raisons pour demander une interruption de grossesse pour recevoir ce soin.
De plus, si ce n’est pas votre souhait, vous n’avez pas à explorer les autres options qui s’offrent à vous avant d’avoir un avortement. (Source)
Mythe #6: Je dois être accompagné·e de quelqu'un (mon·ma partenaire ou mes parents) pour avoir son accord pour mon interruption de grossesse.
Si vous avez plus de 14 ans et que vous êtes apte à consentir à des soins, il n’est pas nécessaire d’avoir la permission de qui que ce soit pour une interruption de grossesse. Vous êtes la seule personne qui peut décider pour vous d’avoir une interruption de grossesse.
De plus, aucun témoin ou personne accompagnatrice n’est nécessaire pour avoir recours à un avortement par médicaments. Vous n’avez pas, par exemple, à prendre un premier médicament en présence médicale. L’avortement médicamenteux peut être géré de façon complètement autonome, chez vous, si c’est ce que vous souhaitez.
Pour une interruption de grossesse procédurale, on pourrait vous demander d’avoir quelqu’un pour vous reconduire à la maison. Si vous ne souhaitez pas la présence d’un proche, il existe également des personnes accompagnantes (doulas) à l’avortement.
Mythe #7: Il n'est pas possible d'avoir recours à une interruption de grossesse si on est toujours ambivalent·e par rapport à celle-ci.
Dans certains cas, l’interruption de grossesse peut être une décision évidente. Mais parfois, certaines personnes peuvent vivre une ambivalence par rapport à leur grossesse. Il est normal de vivre toutes sortes d’émotions à l’annonce d’une grossesse non planifiée. Plusieurs outils d’aide à la prise de décision sont disponibles dans notre section à cet effet. Malgré une réflexion approfondie, l’ambivalence de grossesse peut persister à travers le temps. Certaines personnes peuvent ne jamais arriver à se débarrasser complètement de leur ambivalence, et tout de même choisir une interruption de grossesse. Ce choix est valide.